Prévoir les invasions d’insectes
Un webinaire commun entre la SNHF et l’Académie d’agriculture a fait le point sur les méthodes pour anticiper le phénomène, qui s’est amplifié.
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Le 9 novembre dernier, pour son deuxième webinaire, la Société nationale d’horticulture de France (SNHF), en partenariat avec l’Académie d’agriculture de France, a organisé des conférences sur les invasions d’insectes*.
« Il n’y a pas de phénomène de saturation d’insectes invasifs avec le temps. Au contraire, on observe une augmentation exponentielle », annonce Alain Roques, directeur de recherche à l’Inrae. Celle-ci est essentiellement due à l’arrivée d’espèces phytophages, à relier avec l’explosion du commerce de plantes ornementales.
Prévoir l’invasion de ravageurs se heurte à plusieurs problèmes. Tout d’abord, la plupart de ces espèces ne sont pas considérées comme des nuisibles dans leurs zones natives. Et seuls certains insectes sont ciblés lors des contrôles phytosanitaires aux frontières, laissant passer des bioagresseurs inconnus.
Des sentinelles et des pièges
De nouvelles stratégies ont été élaborées pour détecter précocement de potentiels ravageurs.
Une première consiste à effectuer des plantations dites sentinelles sur d’autres continents, afin d’identifier les espèces potentiellement envahissantes en amont. Il s’agit, par exemple, de planter des arbres européens en Chine, afin d’observer si des insectes locaux s’y attaquent.
La seconde stratégie est de concevoir des pièges au niveau mondial qui permettraient de capturer des espèces inconnues. Des tests ont déjà été effectués avec des cérambycidés (capricornes ou longicornes), une famille d’insectes de l’ordre des coléoptères.
Lors d’une deuxième conférence, Candy Abboud a présenté sa thèse effectuée à l’Inrae sur la prédiction de la présence de Xylella fastidiosa. En utilisant la modélisation mathématique, elle s’est appliquée à reconstruire la dynamique passée de la bactérie en Corse. Ses travaux ont corroboré d’autres recherches qui démontrent que Xylellafastidiosa était déjà implantée dans l’île avant la première détection, en 2015.
Léna Hespel*Les conférences seront en ligne sur la chaîne YouTube de l’Académie d’agriculture de France : https://bit.ly/340cIXd
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